Localisation géographique
La région du Nord-Ouest de la Roumanie est marquée géographiquement par deux micro-dépressions intracarpatiques, Oas
et Baia Mare, situées au point de contact entre la plaine Somes-Tur et le groupe septentrional des monts volcaniques
Oas-Gutîi (fig. 1). Ces deux unités à moitié fermées sont entourées au nord et l'est par les Carpates. A l'ouest, leur surface
présente une inclinaison importante et une large ouverture par laquelle elle entre en contact avec la plaine de Somes et de la
Tisa. C'est de ce côté qu'elle reçoit l'influence directe des masses d'air humide et océanique, tandis que les Carpates
Orientales empêchent la pénétration des courants froids du nord-est.
L'intérieur des dépressions est sillonné par un important réseau de rivières qui entourent des piémonts bas (dont les hauteurs
ne dépassent pas 400 m).
Ainsi, les particularités du milieu physico-géographique ont offert de très bonnes conditions pour une habitation intense, les
habitants préhistoriques trouvant ici un climat doux, des forêts giboyeuses, de l'eau, etc. Les ouvertures, créées par les rivières
Tur et Talna à l'ouest et les zones assez basses des Carpates au nord-ouest, ont facilité les relations entre ces deux
dépressions et les zones limitrophes : la plaine du Somes et le bassin de Kosice.
Données géologiques
Les études géologiques ont établi que les deux zones (Oas et Baia-Mare) sont des dépressions intramontagneuses typiques,
formées par des dépôts sédimentaires qui présentent des niveaux volcaniques; celle d'Oas s'est développée sur un golfe
lacustre qui communiquait au nord, à l'ouest et au sud avec la Mer Pannonique, en assurant plus tard la liaison avec les régions
voisines.
Formées dans le tortonien, les micro-dépressions sont constituées par les dépôts paléogènes du flysch couverts
successivement par des couches miocènes, pliocènes et quaternaires (ces dernières couvrent toute la superficie des bassins).
Dans les dépôts quaternaires de certains piémonts et terrasses, plusieurs sites paléolithiques ont été découverts. A cause d'une
forte déflation, les couches archéologiques se trouvent à une faible profondeur (environ 0,50 m), ce qui rend les appréciations
et les encadrements géologiques imprécis.
Géochronologie, données pédologiques, analyses de pollen
La détermination géochronologique des cultures paléolithiques a été établie à partir des résultats des analyses pédologiques
faites par H. Asvadurov [1] et des analyses de pollen dues à Stefana Roman [2] et M. Cârciumaru [3]. Ainsi, le "Moustérien
tardif" appartient à l'interstade W1/W2, l'Aurignacien au W2 (peut-être aussi au W2/W3) et le Gravettien au W2/W3 (?) et
au W3.
Les analyses de sol effectuées sur les dépôts loessoïdes distinguent deux horizons, A et B, avec des sous-horizons 1 et 2 et
une couche de transition A2B (fig. 2). Les couches aurignaciennes se trouvent dans le sous-horizon génétique A2 - B1. Elles
se sont constituées dans un climat plutôt humide et froid, correspondant à un stade würmien. Dans cet horizon, les analyses de
pollen indiquent un effacement sensible du tilleul, joint à l'apparition des espèces Picea, Polygonum et Acer, ainsi qu'à la
multiplication des Cornus, Pinus, Polypodiceae et Pteridium, flore qui indique de même un refroidissement du climat par
rapport à celui de la couche inférieure, du "Moustérien tardif".
Habitats antérieurs à l'Aurignacien.
Le "Moustérien tardif" découvert dans les couches inférieures de Boinesti, de Remetea Somos I et II représente la plus
ancienne culture paléolithique attestée jusqu'à maintenant dans le Nord-Ouest de la Roumanie [4]. Ce "Moustérien" se trouve
au niveau du sous-horizon B1, formé dans un climat relativement chaud et humide, où la forme de végétation prédominante
était la forêt d'espèces feuillues que Alnus, Tilia, Quercus, Pinus, Betula.
La typologie du "Moustérien tardif" d'Oas est assez riche et intéressante. Les principaux types d'outils taillés à partir des
roches locales sont:
- les pointes triangulaires à retouche directe ou inverse,
- les pointes bifaciales, les racloirs (surtout latéraux),
- les grattoirs sur éclats,
- les lames retouchées,
- les burins (rares) [5]
Les couches d'occupations sont minces et dépourvues de foyers organisés, ce qui fait penser qu'il s'agit d'un habitat de
différents groupes de chasseurs possédant une tradition culturelle commune, mais qui ont pénétré dans la dépression de l'Oas
isolément et successivement.
Pour M.Bitiri [6] les éléments spécifiques du Paléolithique Supérieur que l'on rencontrent dans les couches "moustériennes
tardives" de Boinesti, Remetea Somos I et II, Perii Vadului constituent la preuve que ces sites marquent, dans cette zone, le
passage au Paléolithique Supérieur, de même qu'ils sont les seuls à préserver, dans une proportion plus élevée, la technique de
la taille bifaciale.
Les sites aurignaciens.
Les sites qui contiennent des couches aurignaciennes sont Boinesti, Remetea Somos I et II, Calinesti I et II, Busag et
Perii-Vadului. Il s'agit des sites de plein air, comme d'ailleurs tous les sites paléolithiques de cette région, ayant comme
caractéristique leur position sur le sommet des collines, dominant ainsi les vallées et leurs rivières. La couche d'occupation est
mince. A cause de l'acidité du sol, les matériaux découverts se résument exclusivement à des objets de pierre taillée. A
l'exception d'un seul cas (Calinesti II), tous manquent de foyers organisés. Dans les sites à plusieurs niveaux, il n'y a pas de
couche stérile séparatrice, la délimitation a été faite sur la base de la typologie, de la matière première et, avec probabilité, à
partir des profondeurs.
Les couches aurignaciennes ont été classées de la manière suivante [7]:
- un niveau aurignacien inférieur (Busag = atelier de taille)
attribué à une phase de développement précoce
de la culture
aurignacienne (fig. 3-6).
- un niveau aurignacien moyen (Calinesti II = le site aurignacien le plus riche et le plus représentatif de la région) attribué à une
seconde phase du développement de l'Aurignacien (fig. 7, 8).
- un niveau aurignacien moyen de terrasse, plus évolué que le précédent (Boinesti, Remetea Somos I et II, Calinesti I,
Perii-Vadului) et qui représente une troisième phase de développement de l'Aurignacien dans le Nord-Ouest de la
Roumanie (fig. 9, 10).
Le matériel lithique: éléments spécifiques.
Pour la phase précoce de l'Aurignacien les éléments archaïques qui rappellent le "Moustérien tardif" de Boinesti, Remetea
Somos I et II seraient:
- les nucléus globulaires et discoïdaux (7%),
- l'abondance des éclats massifs,
- le pourcentage assez élevé (44,44%) des outils sur éclats,
- la taille bifaciale.
Cependant le site de Busag contient des éléments typiques pour l'Aurignacien:
- une technique laminaire bien définie,
- une production et utilisation des lamelles (voire 66,66% des outils sur supports laminaires),
- un indice des grattoirs supérieur à celui des burins (IG=25,8; IB=16,12),
- une prédominance des grattoirs carénés et à museau,
- une massivité des lames (lames assez longues - 112 mm -, larges - une moyenne de 28,11.mm - , et épaisses - une moyenne
de10,11 mm),
- une retouche écailleuse de type aurignacien etc.
Ce matériel présente de nombreuses similitudes avec celui découvert à Barca II en Slovaquie Orientale [8] et à Cetatica I
(niveau inférieur) sur la rivière de Bistrita [9].
La deuxième phase de l'Aurignacien (Calinesti II) se caractérise par une forte proportion des grattoirs - sur lames retouchées
(54 ex.), carénés (17 ex.), circulaires (10 ex.) et doubles (6 ex.) - , par l'absence des burins, et par un nombre élevé de lames
retouchées, parfois appointées, des éclats retouchées et par un petit nombre de racloirs . Les nucléus globulaires disparaissent
complètement.
Cette phase trouve des correspondances dans les sites de la Slovaquie orientale, Sena I et II, Kechnek [10].
L'Aurignacien moyen de terrasse se caractérise par des nucléus prismatiques, un débitage de lamelles bien constitué, un indice
des grattoirs supérieur à celui des burins, une nette supériorité des outils qui ont comme supports les produits laminaires. Dans
la catégorie des grattoirs prédominent ceux en bout de lames, et dans celle des burins, les dièdres. Il ne manquent pas les
troncatures et les encoches.
Dans leur ensemble, les sites de cette troisième phase peuvent être homologués aux sites de Barca I - complexe 2, Tibava en
Slovaquie orientale [11] Beregovo I, II en l'Ukraine transcarpatique [12] Krakovie-Soviniec en Pologne [13].
Matières premières
Le matériel lithique est élaboré principalement à partir des matières premières locales: roches sédimentaires silicifiées sous
l'action des solutions hydrothermales et roches volcaniques spécifiques pour cette zone (l'obsidienne).
En outre, mais dans une faible mesure, les groupes aurignaciens ont utilisé le grès et le quartz récoltés sur la grève des cours
d'eau.
Il ne faut surtout pas oublier le silex de bonne qualité qu'on retrouve dans un très faible pourcentage dans chaque site. Sa
provenance exacte n'a pu encore être établie, mais elle n'est sûrement pas locale. Dans la catégorie des silex, celui crétacique,
trouvé à Calinesti II, de provenance moldave, prouve sa circulation d'est en ouest, à travers les Carpates, de la région
moldave vers la notre.
En ce qui concerne l'obsidienne, initialement on lui a attribuée une origine extérieure [14], considérant comme possible source
d'approvisionnement la région de Tokaj (Hongrie) où le dépôt d'obsidienne se trouve englobée dans un corps de perlite,
associée aux roches qui présentent un caractère intermédiaire. De nouveaux prospections géologiques ont abouti à la
découverte de petits dépôts d'obsidienne en Maramures et Oas, qui sont plutôt des poches sorties à la surface avec les
coulées de perlite. Il faudra attendre les analyses des pièces archéologiques et de l'obsidienne trouvées récemment, pour
savoir si les Aurignaciens connaissaient cette obsidienne locale ou s'ils l'ont importée d'une autre région. De toute façon, la
situation est assez particulière, parce que la région envisagée est la seule en Roumanie où pour le Paléolithique Supérieure il y
a un débitage d'obsidienne qui commence en Aurignacien et continue plus intensément en Gravettien (voire tableau).
Outils | Piéces à ret. | Lames et lamelles | Eclats | Nuclèus | Esquilles | Total |
4 | 0 | 12 | 45 | 1 | 27 | 89 |
27 | 6 | 55 | 179 | 11 | 88 | 366 |
1 | 0 | 1 | 7 | 0 | 5 | 14 |
4 | 0 | 13 | 58 | 5 | 15 | 95 |
2 | 0 | 5 | 11 | 0 | 1 | 19 |
0 | 0 | 0 | 1 | 0 | 0 | 1 |
2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 2 |
0 | 0 | 2 | 0 | 0 | 8 | 11 |
| | | | | | 597 |
En Roumanie il y a d'autres régions volcaniques où les qualités de l'obsidienne seront exploitées seulement plus tard: au
Néolithique et à l'Age du Bronze.
Donc, les questions qui se posent pour l'instant au sujet de cette matière première sont:
- est-elle d'origine locale?
- les Aurignaciens de cette région sont-ils venus de la dépression de Kosice et des zones environnantes respectives avec les
traditions de taille de l'obsidienne, et dans ce cas, rattacherons-nous l'Aurignacien du Nord-Ouest de la Roumanie plutôt à
l'aire centre-européenne?
En conclusion, on peut dire que la matière première est beaucoup plus variée qu'a la période précédente, car aux roches de
provenance locales viennent s'ajouter l'obsidienne translucide et patinée ainsi qu'une série de roches siliceuses de bonne
qualité d'une provenance probablement extérieure. Tenant compte des roches extra-locales, nous avons remarqué des
relations entre les différents groupes comme en témoignent la présence du silex crétacé du Prut, celle d'une roche siliceuse que
l'on retrouve dans les sites aurignaciens de Pologne, et peut-être de l'obsidienne avec les régions de la Hongrie et Slovaquie, si
les analyses en cours démontrent son origines extérieure.
État des recherches, hypothèses et perspectives.
Les premières recherches sur le Paléolithique du Nord-Ouest de la Roumanie ont été effectuées en 1928 par M. Roska
(ramassages de surfaces et sondages) à Bixad. Les recherches ont été reprises en 1957 par C.S. Nicolaescu-Plopsor à
Boinesti.
A partir de 1960, durant une décennie, des fouilles systématiques ont été effectuées par M.Bitiri à Somos I et II, Calinesti I, II
et III, Turulung Dealul Pustiu, Busag et Ileanda Perii-Vadului. Actuellement le matériel lithique fait l'objet d'une thèse grace à
laquelle nous espérons éclaircir, les interrogations soulevées par l'Aurignacien de cette région.
L'Aurignacien du Nord-Ouest de la Roumanie (comme peut-être celui du Nord-Est) présente une série de traits spécifiques,
révélés à la fois par la position des sites, la matière première et la morphologie de l'outillage, ce qui le rapprochent de stations
contemporaines de même caractère, de la Slovaquie orientale (bassin de Kosice) [15]. Les micro-dépressions de Baia-Mare
et Oas, la dépression de Kosice et les zones environnantes respectives, font partie de la grande dépression qui s'est formée
dans la courbure antérieure des Carpates Nord-Orientales, où il y avait les conditions favorables au développement de
l'économie paléolithique.
A partir des découvertes réalisées jusqu'à présent, il semblerait que la première étape de l'habitat au Nord-Ouest de la
Roumanie soit marquée par les sites "Moustériens tardifs" (qui représenteraient en fait une première culture du Paléolithique
supérieur), suivis par ceux de Busag et de Barca II, sur le Hornad, qui selon L.Banesz représenterait un des plus anciens
stades de l'Aurignacien en Slovaquie et même de l'Europe [16]. Les sites Kechnek et Calinesti II leur ont succédé.
Quant à l'origine de l'Aurignacien dans cette région, M.Bitiri recommande la prudence. Ainsi, si pour les autres zones du pays
elle voit une transition graduelle du Moustérien (donc, une origine locale), dans ce cas elle s'oriente plutôt en faveur d'une
origine extérieure. En ce qui concerne les relations entre les communautés, il y aurait certaines interpénétrations au niveau des
sites datés du Würm 2, lorsqu'on voit apparaître comme matière première l'obsidienne, de même que le silex crétacé du Prut.
Phénomène que l'on peut mettre en relation avec l'apparition, sur le territoire de la Hongrie, d'une roche siliceuse bien connue
en Pologne.
Dans l'état actuel des recherches, une analyse technologique nous permettra de mieux définir la première culture du
Paléolithique Supérieur dans cette zone, de mieux saisir les nouveaux éléments apparaissant à chaque phase de l'Aurignacien,
et peut-être de mieux cerner les origines de l'Aurignacien de Maramures et Oas. S'agit-il d'une origine locale carpatique ou
plutôt d'une origine extérieure ? Nous envisageons aussi d'établir quels seraient les critères technologiques nous permettant de
différencier l'Aurignacien de la région du Nord-Ouest a celui des autres régions de la Roumanie. Comme cette région
demande une étude plus approfondie que les autres régions de la Roumanie du fait d'une matière première très variée, nous
developperons l'étude du comportement des Aurignaciens vis-à-vis de la matière première à travers l'approvisionnement et
son évolution durant l'Aurignacien, les préférences éventuelles pour un matériau, un support, un type d'outil etc., la gestion
économique du matériau, notamment l'emploi de chaînes opératoires différentes et le choix progressif selon la qualité.
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