dans la région
de Sarmiségéthoussa
par Ioan GLODARIU
[ Versiunea româneascã ] [ English Version ]
 | Dans le cas des forteresses, les plans sont soit traditionnels (mais adaptés autant que possible à la configuration du terrain, sans «ajustements» notables), soit hellénistiques, plus exactement inspirés de l'architecture militaire hellénistique. Dans la catégorie des plans traditionnels sont compris les ouvrages fortifiés de terre et bois de Costesti-Cetatuie, de même que tous les éléments de terre, bois et pierre de Sarmiségéthoussa, alors que de la catégorie des plans inspirés de l'architecture hellénistique à Costesti-Cetatuie et - en partie seulement - à Costesti-Blidaru ainsi que murs en pierre de taille inspirés de la technique hellénistique à Costesti-Blidaru (partiellement), Luncani-Piatra Rosie et Sarmiségéthoussa. Ensamble, toutes ces forteresses constituaient un système défensif pour Sarmiségéthoussa, mais pris à part, chacune représente, par ses particularités, une entité bien configurée. |
Cependant, toutes ont une caractéristique généralement valable: la source permanente d’eau se trouvant au-dessous de la côte de fortification, elles n’etaient pas en mesure de résister à des sièges prolongés […]. La plus ancienne est la forteresse de Costesti-Cetatuie, élevée au seuil du IIe siècle apr.J.-C. quand, sur un mamelon […] d’une altitide relative de 150 mètres, furent aménagées deux levées de terre avec, au sommet, une palissade multiple. […] Il est probable qu’après la prise des cités grecques du littoral occidental de la Mer Noire par le roi dace Burébista, vers l’an 55 av.J.-C., des artisants et des constructeurs originaires de ces contrées-là aient conçu et contribué à la construction du mur (épais de 4 mètres) en pierre de taille élevé sur tracé angulaire, doté de trois bastions, de même que d’un bastion à l’intérior de l’enceinte sur l’une des levées de terre et de trois autres à l’extérieur de la forteresse sur la route d’accès, ainsi que deux tours d’habitation. Tous ces éléments ont des murs hellénistiques dont l’appareil est du type emplecton (remplage de tere et moellons entre les deux parements de pierre taillée). Tels qu’ils se présentent, d’autres éléments font penser à la même contribution immédiate d’artisans grecs: c’est le cas des tours d’habitaion (dont le rez-de-chaussée possède des murs du même type tandis que l’étage est de brique faiblement cuite), de l’escalier monumental de pierre à côté de la tour d’habitaion ouest et des contreforts plaqués sur un segment du mur d’enceinte. A l’intérieur de la forteresse se trouvaient aussi un tour de guet, une citerne pour les eaux de pluie, des baraques pour les soldats et une sanctuaire quadrilatère aux colonnes de bois et des plinthes de pierre taillée; trois autres sanctuaires, également quadrilatères, construits selon la même technique, se trouvent à l’extérieur des murs. Au pied du mamelon - au-dessus de l’actuelle localité - s’étendait le grand habitat civil. |